17 janvier
2017

Kahnawake, 17 janvier 2017 – Le 14 janvier dernier, le bureau du coroner annonçait le dépôt du rapport du coroner Me Bernard Lefrançois à la suite de son enquête publique portant sur les cinq suicides survenus dans la communauté Innu d’Uashat mak Mani-utenam en 2015. Femmes Autochtones du Québec (FAQ) se dit généralement satisfaite du rapport qui reconnaît le système d’apartheid de la Loi sur les Indiens et les traumatismes intergénérationnels des pensionnats comme causes fondamentales de cette tragédie.

FAQ accueille favorablement que le gouvernement du Québec et le conseil de bande de la communauté Innu s’engagent à appliquer les recommandations du coroner. Le rapport témoigne des besoins alarmants que les communautés et organisations autochtones déplorent depuis trop longtemps. La pauvreté, la violence sous toutes ses formes, la consommation de drogues et d’alcool, le suicide et le placement d’enfants sont des maux auxquels font face les communautés autochtones du Québec en plus grand nombre que les non-autochtones.  Il est primordial que les services et les ressources dans les communautés soient culturellement adaptés et accessibles et qu’il y ait une meilleure coordination entre les différents intervenants afin de mettre en place un mécanisme de suivi plus efficace. FAQ soutient la position du coroner que la mise en place de ces recommandations ne sera possible qu’avec un financement des communautés adéquat.

« En 2015, la juge en chef McLachlin de la plus haute instance judiciaire du Canada affirmait que le Canada avait perpétré un génocide culturel à l’égard des peuples autochtones. Aujourd’hui, le coroner Me Lefrançois parle d’un régime d’apartheid. FAQ accepte ces déclarations, et croit qu’il serait grand temps de passer à l’action. L’acceptation de la présence de l’apartheid au Canada et du génocide culturel permettrait aux peuples autochtones de faire un pas de plus vers la réconciliation et l’autodétermination » affirme Viviane Michel, présidente de Femmes Autochtones du Québec.