06 avril
2016

Kahnawake, 6 avril 2016 – Femmes Autochtones du Québec (FAQ) n’est pas satisfaite par la décision du Ministère de la Sécurité publique, qui annonçait le 5 avril que la SPVM allait enquêter sur toute plainte relevant d’un autre corps policier lorsqu’il est question de femmes autochtones. Pour faire suite à l’annonce du ministre Coiteux, FAQ exige à nouveau la mise en place d’une entité indépendante des institutions policières pour enquêter sur les allégations d’abus de pouvoir et d’agressions sexuelles par des agents de police.

Le 31 mars dernier, l’émission enquête diffusait de nouveaux témoignages de femmes autochtones ayant subi des abus et des violences sexuelles par des agents de la Sûreté du Québec, démontrant qu’il y a un grave problème de racisme et de discrimination systémique au sein des institutions policières à l’échelle de la province. Le gouvernement du Québec a voulu agir rapidement pour répondre à ces témoignages, mais encore une fois, aucun organisme autochtone n’a été consulté concernant cette décision. Depuis des années, FAQ, ainsi que plusieurs organismes autochtones, documentent les violences faites aux femmes autochtones et possèdent une expertise sur le sujet. En décembre dernier, FAQ lançait un rapport sur les femmes autochtones disparues ou assassinées au Québec et proposait des pistes d’action pour améliorer la sécurité des femmes autochtones. Entre autres, on recommandait de « favoriser la collaboration entre les milieux (autochtones et non autochtones ; communautaires et urbains) ».

Les enquêtes sur les corps policiers réalisées par d’autres corps policiers ont été largement critiquées par la société en générale, mais également par des institutions importantes telles que la Commission des droits de la personne et des droits de la jeunesse. C’est pour cette raison que FAQ exige que le processus d’enquête soit réalisé de façon transparente par une entité transparente et neutre pour les victimes et leurs proches.

« Il est inconcevable de croire que de telles violences soient exercées par une institution qui est censée protéger le citoyen. Nous ne tolèrerons plus cette violence! Il est temps que les institutions collaborent avec nous et développent une réelle stratégie pour mettre fin à cette situation inacceptable» – s’exclame Viviane Michel Présidente de FAQ.